Ils sont une centaine des habitants de plusieurs villages du groupement Baswagha-Madiwe en territoire de Beni qui viennent d’être sauvagement massacrés par les combattants terroristes des Forces démocratiques alliées (ADF) à l’intervalle de 5 jours. Ces personnes victimes dont la plupart sont des agriculteurs et habitants des agglomérations et villages situés aux environs de la grande cité de Kantine étaient tuées soit à la machette ou par balle. D’autres étaient ligotées avant d’être exécutées puis jetées dans la grande rivière qui traverse le village Masau d’une part, tandis que de l’autre part, du côté du village masala, d’autres étaient calcinées dans des maisons incendiées par ces terroristes. Cette situation qui a du coup plongé ces villages dans l’incertitude, le reste de la population qui s’était échappé de ce carnaval de la mort mené par les ADF a fui les villages pour se mettre à l’abri dans des coins supposés en sécurité.
Un peu après, c’est la psychose sécuritaire qui va régner dans des agglomérations voisines de ces villages touchés, c’est le cas de Kantine, Mabalako, Aloya, Mununze où les populations civiles vont se décider de vider les milieux. Les unes prendrons la direction de Butembo, et les autres la direction de Mangina, Kyanzaba ou soit Beni-ville.
Cependant, regard de la gravité de la situation, le commandement opérationnel Sokola 1 se décidera de faire une descente à Kantine avec une partie de la troupe Ougandaise qui est en opération conjointe avec les Forces Armées de la République Démocratique du Congo dans la traque contre les Adf.
Selon le général-major Bruno Mandevu, nommé à la tête du secteur opérationnel Sukola 1 depuis quelques mois, sa présence dans cette zone meurtrie avec un groupe des militaires bien armés, se pour rassurer la population que la situation est déjà sous contrôle, et que les fuillards peuvent retourner dans leurs villages respectifs, surtout ceux de Kantine, une cité qui n’avait pas encore était touchée.
« Ceux-là qui avaient fui Kantine, peuvent retourner, l’ADF n’est pas à Kantine » a lancé le Général-Major Bruno dans une vidéo balancée par le porte-parole du secteur opérationnel Sokola 1, le colonel Mak Hazukayi.
C’est une incertitude mélangée à la sidération, du coup certains parmi les habitants de ces localités touchées par les massacres, pensent qu’ils sont abandonnés par les autorités du pays.
« Nous sommes abandonnés, aucune autorité pour compatir avec nous, voilà même les cercueils pour enterrer dignement nos compatriotes victimes de la barbarie Adf manquent, personne pour nous aider » lance un habitant parmi les jeunes volontaires qui se sont donnés au ramassage des corps dans la brousse.
Entre-temps du côté du gouvernement, c’est un silence absolu qui s’observe, aucun message de compassion, encore moins celui déplorant ces atrocités, on dirait que toute l’attention des dirigeants est focalisée d’abord sur la guerre de l’agression rwandaise dans la partie Sud de la province du Nord-Kivu.
« On dirait dans notre pays, les habitants n’ont pas la même valeur? » s’interroge Maître Achille Kapanga, acteur politique natif de la région de Beni dans une interview sur une radio locale.
Ce dimanche 09 juin, alors que les populations meurtries de Beni attendaient impatiemment un message de compassion de la part de leurs dirigeants au niveau de Kinshasa la capitale, le Président de la République Félix-Antoine Tshisekedi s’est retrouvé dans le stade de martyrs pour soutenir l’équipe nationale de la RDC qui jouait contre les Togolais. À partir de la tribune VIP Félix Tshisekedi constellé d’une joie de voir ses Léopards se comporter bien sur la pelouse synthétique du stade de martyrs face aux Eperviers du Togo, a oublié qu’à Beni, la population n’a pas eu ce temps de suivre ce match suite à l’insécurité. Quelle est la priorité pour les dirigeants de la RDC? s’interroge l’homme de la rue, qui pense que, dans un pays sérieux, face à un messacre de plus de 110 personnes, les dirigeants allaient décréter ne serait-ce qu’un deuil national afin de lancer un message aussi fort à l’ennemi et honorer les paisibles citoyens sauvagement tués par les adf.
Soulignons que, plusieurs corps de ces victimes seraient déjà en putréfaction avant même que leur enterrement intervienne. D’autres calcinés, ont été enterrés dans une fosse commune vers Kantine.
Rédaction