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Le phénomène vol des produits champêtres dans les champs situés à l’Est comme à l’Ouest de la RN4 (route nationale numéro quatre) est l’un des éléments à la base des conflits entre le peuple bantou et le peuple pygmée dans le territoire de Beni (Nord-Kivu). Les premiers habitants du Congo, comme ils sont surnommés, sont toujours accusés de vol et de la destruction méchante de différentes cultures dans des champs des particuliers à Oïcha et environ. Ces derniers ont toujours rejeté ces accusations. Même l’autorité municipale affirme que cette information est fausse.

La tension s’est plus accentuée à la grande saison de récolte de cacao au début de l’année en cours. Cela à cause des fausses alertes partagées souvent par des populations locales. Des témoins anonymes ne cessent de doigter le peuple pygmée dans le vol de cacao, du manioc, du sombé et autres produits champêtres. « C’est faux », rétorque Zaburi Kisubi, un Pygmée vivant dans l’un des sites de cantonnement des Pygmées dans cette cité rurale. « Si nous sommes discriminés aujourd’hui, c’est à cause de la guerre qui avait fait que l’on quitte notre milieu naturel en forêt dense pour venir vivre ici. Pour vivre, nous nous adaptons aussi en faisant l’agriculture, le petit commerce, mais aussi des petites activités lucratives auprès de nos frères bantous qui ne cessent malheureusement de nous taxer des voleurs », se justifie-t-il. Avisrtagé par Edgard Salumu, agriculteur de la communauté bantoue vivant dans la commune de Mbau-Buloloma. Pour lui, il est souvent difficile d’identifier un voleur dans un champ, vu qu’il profite de ton absence pour opérer. « Moi qui croyais que c’étaient les Pygmées qui volaient mes récoltes, à ma grande surprise, c’était mon propre cousin qui avait été attrapé dans mon champ par les agents de l’ordre. Il est en prison aujourd’hui à cause de ce forfait ».

Pas de communauté de voleurs
Zaburi Kisubi, responsable des Pygmées du site de Luvangira, fait savoir que dans toutes les couches des populations, il y a des voleurs. « L’autorité urbaine doit bien étudier cette problématique de vol répétitif des récoltes afin de mettre fin à la méfiance qui s’accentue de plus en plus entre nous et les Bantous. D’ailleurs, la traque des voleurs de cacao, sans tenir compte d’appartenance ethnique, va beaucoup nous aider du fait que nous tous, nous avions déjà perdu les membres de nos familles tués dans leurs champs par ces voleurs de cacao », souhaite-t-il.
Le bourgmestre adjoint de la commune d’Oïcha contacté quant à ce, reconnaît la crise qui secoue les Pygmées et les Bantous dans son entité. Jean de Dieu Kambale Kibwana dit avoir déjà amorcé les démarches pour amener ces deux communautés autour d’une même table au nom de la paix. « J’ai déjà instruit aux chefs de base et aux agents de l’ordre de renforcer non seulement les patrouilles dans les champs afin d’arrêter les voleurs, mais aussi de pouvoir arrêter tous ceux qui discriminent le peuple pygmée, les accusant à tort des voleurs », dit l’autorité municipale qui a conclu ses propos avec cette question : « Pourquoi coller un vol à une communauté à lieu et place de coller le à un individu voleur ? ».

Nous voulons la paix
Pour rappel, le Pygmée, ce peuple nomade vivait de la chasse et de la caillette dans les forêts en territoires de Beni et Ituri. Suite aux multiples attaques des ADF (forces Démocratiques Alliées) dans leurs milieux naturels à Beni territoire (Nord-Kivu), Mambasa et Irumu (Ituri), ils sont cantonnés ces jours-ci, dans différents sites en commune d’Oïcha. Ici, ils ne cessent de déplorer les conditions de vie difficile dans lesquelles ils vivent.
« Le gouvernement et ses alliés doivent tout faire pour nous aider à sortir de cette vie misérable. Nous voulons la paix pour rentrer chez nous ».

Rédaction