Le cadre de suivi des questions ayant trait à la justice transitionnelle a été mis en place au Nord-Kivu ce jeudi 31 octobre 2024, à l’issue d’un forum politique de deux (2) jours qui s’est tenu en ville de Goma à l’Est de la République Démocratique du Congo du 30 au 31 octobre 2024.
« Nous sommes heureux d’avoir abouti à la mise en place d’un comité de suivi des recommandations des participants sur la justice transitionnelle, parce que ça été un début des discussions entre les participants, c’était une occasion pour la société civile, l’association des victimes d’avoir des échanges directs avec les autorités tant du pouvoir législatif, exécutif que judiciaire de la province. Donc ça été une occasion importante, d’ailleurs une première pour cette année 2024, bref c’est un début des discussions notamment sur la question cruciale de la nécessité et l’opportunité d’avoir une commission provinciale vérité, justice et réconciliation, c’est pourquoi même que les participants ont mis en place un cadre de suivi pour que les discussions ne s’arrêtent pas juste après cette rencontre de deux jours, mais qu’elles puissent se poursuivre, se mûrir pour voir comment au niveau provincial, un mécanisme qui tient compte des spécificités locales et du contexte, peut prendre forme » a indiqué M. Gentil Kasongo membre de l’ONG Impunity Watch, co-organisateur du forum politique sur la justice transitionnelle, tout en revenant également sur les objectifs spécifiques et rôle de ce comité de suivi.
À lui d’ajouter: « Le comité de suivi aura pour rôle de faire notamment le suivi de la mise en application des différentes recommandations qui ont été formulées, en veillant à ce que le rapport de l’activité soit établie et puis continuer les échanges, parce que ce forum n’a pas pu réunir toutes les personnes qui sont impliqués dans le processus de la justice transitionnelle, donc il sera question de poursuivre les échanges et les amener au niveau d’autres acteurs, des responsables par exemple des institutions provinciales qui n’ont pas été dans ces assises mais qui sont intéressés par la question et qui sont des autorités, des décideurs politiques. L’idée c’est que ce comité puisse veiller sur la mise en application des différentes recommandations qui ont été émises pendant ce forum, mais aussi permettre que les échanges soient continuels » a précisé M. Gentil Kasongo.
« Ce forum a été pour nous une grande opportunité, parce que ça nous permis de présenter nos attentes nous les victimes devant les députés, les magistrats, les représentants des différentes organisations de la société civile qui sont vraiment les grandes parties prenantes et qui peuvent accompagner ce processus de la justice transitionnelle. Nous avons sollicité que le Président de la République puisse en tout cas faire en sorte que nous ayons un tribunal pénal international pour la RDC, pour que ceux-là qui ont commis des atrocités, des crimes graves soient punis. Ça pourrait être le début de la fin de l’impunité, et que le passé puisse être traité, parce qu’on parle de la justice transitionnelle quand on guéri les atrocités du passé pour que nous ayons un avenir juste, c’est dans ce sens que nous comité des victimes nous sommes optimistes par rapport aux engagements et aux feedback positifs de tous les participants qui ont pris part à ces assises parce qu’ils ont promis d’accompagner cette initiative, et nous pensons qu’avec la mutualisation des efforts la justice transitionnelle pourrait être une effectivité en RCD et au Nord-Kivu en particulier » a souligné Diavi Kubuya secrétaire de la coalition des groupes des victimes du Nord-Kivu et l’un des participants au forum politique sur la justice transitionnelle.
Il sied de rappeler que, le forum politique sur la justice transitionnelle s’est tenu à Goma du 30 au 31 octobre sous l’organisation de l’ONG Impunity Watch et ses partenaires, dans l’objectif d’ouvrir un espace d’échanges sur la justice transitionnelle entre les victimes, les acteurs et actrices de la société civile, les autorités et décideurs politiques au niveau de la province; et de fournir aux autorités et décideurs politiques provinciaux des informations provenant de Ia Coalition des groupes des victimes du Nord-Kivu et de la société civile sur lesquelles ils peuvent élaborer des politiques de justice transitionnelle axées sur les victimes et les communautés affectées et favorisant
leur participation significative aux processus, ainsi qu’à ouvrir les discussions, de façon particulière, sur la nécessité et l’opportunité de créer une commission provinciale vérité, justice et réconciliation au Nord-Kivu, à l’exemple du Kasaï Central, il permettra également d’échanger sur Ia nécessité d’adopter une approche sensible au genre dans les processus de justice
transitionnelle au niveau de la province.
ZACHÉE MATHINA