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Lubero, Jeudi 11 septembre 2025

-Des violents affrontements opposent deux groupes armés dans la localité de Kasugho, située à 45 kilomètres (Km) à l’Ouest de Lubero-centre, au Nord-Kivu dans l’Est de la République Démocratique du Congo. Le groupe wazalendos du Front de patriotes pour la paix-Armée du peuple (FPP/AP) du général autoproclamé Kabido, qui contrôle actuellement ladite agglomération, a lancé une offensive contre le groupe de wazalendos Mamadou, entraînant une escalade.

Selon plusieurs sources locales, les éléments du FPP/AP ont incendié le camp militaire de leurs adversaires à Malemba, ainsi que celui de Luhuvi, avant de poursuivre leur avancée vers Kagheri.

Le conflit a été déclenché par la saisie de six colis de farine de manioc appartenant au FPP/AP par des éléments du groupe victimes des Massacres. Malgré l’intervention des structures communautaires, comme la FEC (Fédération des Entreprises du Congo), qui ont tenté d’apaiser les tensions en remboursant la marchandise, les hostilités n’ont pas pu être évitées. Les éléments du FPP/AP, basés à Makuranga (7 km au nord-ouest de Kasugho-centre), ont alors attaqué leurs rivaux retranchés à Malemba, à environ 4 km à l’est.
Les affrontements ont déjà coûté la vie à trois personnes, selon des témoignages de certains habitants sur place, une femme et un combattant dans chaque camps. Le marché hebdomadaire n’a pas eu lieu ce jeudi, la majorité de la population a fui le village pour trouver refuge à Katoyo et d’autres environs de Kasugho-centre.

Un troisième groupe armé, le MCLP (Mouvement Congolais pour la Libération de la Partie), dirigé par le général autoporté Tumba Kakule, est également présent dans le village, mais n’a pas pris part aux affrontements jusqu’à présent.

Kasugho, qui compte près de 50 000 habitants, est officiellement sous contrôle de l’armée ougandaise UPDF, mais l’autorité de l’État y demeure fragile. Le pouvoir local est représenté par un fonctionnaire délégué, un chef de village, la police, et l’ANR, mais ces structures n’exercent que peu d’influence sur les Wazalendos qui régent à maître dans ces coins de la province du Nord-Kivu.

Il sied de noter que, deux jours avant les combats, les éléments du groupe Mamadou ont enlevé, torturé puis relâché un responsable local de l’ANR et un policier, grâce à la médiation de la société civile.

Rédaction