Goma, le 04 novembre 2025
Dans une correspondance adressée au président de la République Française, la coordination nationale de la convention pour le respect des droits humains (CRDH), appelle à l’organisation d’une deuxième conférence internationale humanitaire apolitique à Goma au Nord-Kivu à l’Est de la République Démocratique du Congo, pour une réponse inclusive, durable et concertée à la crise humanitaire à l’Est de la RDC.
« La Coordination nationale de la Convention pour le respect des droits humains (CRDH), organisation congolaise indépendante de défense et de promotion des droits humains, basée à Oïcha, dans la province du Nord-Kivu, a I’honneur de s’adresser à votre haute autorité à travers la présente lettre ouverte, afin d’attirer votre attention sur la gravité persistante de la crise humanitaire dans l’Est de la République Démocratique du Congo et de proposer la tenue d’une deuxième Conférence humanitaire internationale apolitique à Goma. La CRDH, à travers sa coordination nationale, salue et reconnaît le leadership humaniste dont vous avez fait preuve en organisant récemment à Paris une Conférence humanitaire internationale consacrée à la crise dans l’Est de la RDC. Cette initiative a porté un message d’espoir pour des millions de Congolaises et de Congolais qui aspirent à la paix, à la dignité et à la sécurité. Cependant, malgré cette impulsion diplomatique importante, la situation sur le terrain reste alarmante. Les violences armées persistent, les déplacements massifs des populations s’intensifient, les accès humanitaires demeurent restreints et la population civile continue de subir les pires formes de précarité. Selon plusieurs rapports humanitaires, plus de 7 millions de personnes sont actuellement déplacées internes, vivant dans des conditions inhumaines, sans abri adéquat, sans soins de santé suffisants ni accès à la nourriture. La conférence de Paris, bien que salutaire, n’a pas permis de traiter certaines causes profondes de la crise, ni d’associer toutes les parties prenantes directement impliquées dans le conflit. C’est dans ce contexte que la Coordination nationale de la CRDH formule la présente requête, convaincue qu’une approche plus inclusive, participative et de proximité peut ouvrir un chemin crédible vers une paix durable » écrit cette organisation citoyenne de défense des droits humains.
La Coordination nationale de cette organisation, parle d’un cessez-le-feu théorique sur le terrain malgré les processus de paix en cours, une situation qui ne cesse d’accroître la crise humanitaire.
« Le cessez-le-feu, pourtant prôné et soutenu lors de la conférence de Paris, demeure largement théorique. Sur le terrain, les combats se poursuivent, et des bombardements continuent d’atteindre des zones largement populaires, causant des pertes humaines tragiques. Le non-respect du mécanisme conjoint de surveillance et de vérification neutre pourtant signé le 14 octobre dernier et la non-association de certains acteurs armés, notamment le mouvement AFC/M23, ont compromis la mise en œuvre effective des résolutions prises. Sans dialogue direct et inclusif, aucune mesure ne peut produire les effets escomptés. Une paix durable ne peut être obtenue que si toutes les parties prenantes sont invitées à la même table dans un cadre neutre et constructif, à l’écoute des réalités du terrain » ajoutent les animateurs de la CRDH Nord et Sud-Kivu.
« Les populations vivant dans les zones affectées par le conflit font face à une crise humanitaire multidimensionnelle. À la souffrance liée aux affrontements s’ajoute désormais une asphyxie économique consécutive à la fermeture des banques sur une partie du territoire fortement affecté par la guerre et même des institutions financières y compris la ‘ermeture de l’aéroport international de Goma décidée par le gouvernement congolais bloquent la bonne avancée du processus. Cette mesure, bien qu’inspirée par des considérations sécuritaires, a plongé des milliers de familles dans la misère, les privant de leurs salaires, de leurs épargnes et de tout moyen de survie. Elle contredit le principe de neutralité humanitaire ct renforce la marginalisation des civils, qui se retrouvent pris au piège d’une double punition; celle de la guerre et celle de l’exclusion économique. Les populations civiles ne peuvent continuer à payer le prix d’un conflit qu’elles n’ont pas choisi. Une réponse humanitaire responsable doit inclure la réouverture des voies économiques vitales, notamment les banques, les marchés et les réseaux logistiques nécessaires à la survie des familles sans oublier l’aéroport international de Goma » poursuit cette organisation citoyenne de la société civile.
La Coordination nationale de la CRDH motive sa démarche à ces termes;
« C’est pourquoi la Coordination nationale de la CRDH plaide respectueusement pour la tenue d’une deuxième Conférence humanitaire internationale à Goma, au cœur de la région sinistrée,
Tenir une telle rencontre sur le sol congolais permettrait :
- D’associer toutes les parties prenantes: Gouvernement congolais, groupes armés (dont I’AFC/M23), pays voisins, partenaires régionaux, agences des Nations Unies, CICR organisations de la société civile et représentants des communautés victimes; De constater la réalité du terrain afin d’élaborer des solutions concrètes et réalisables; De bâtir la confiance mutuelle entre acteurs politiques, militaires et humanitaires; De formuler des engagements fermes et vérifiables relatifs, au respect effectif du cessez-le-feu, à la protection des civils et des humanitaires, à la réouverture des routes, corridors humanitaires, aéroports (dont celui de Goma), à la reprise des services financiers et sociaux essentiels, et à la coopération régionale pour une paix durable dans les Grands Lacs
Cette approche de proximité incarnerait ne humanité agissante et marquerait un tournant vers une paix négociée et ancrée dans la réalité vécue par les populations. Appel à votre leadership et à la solidarité internationale.
Excellence Monsieur le Président,
La France a toujours été un acteur majeur du multilatéralisme et de la défense des droits humains. Votre engagement constant en faveur de la paix et de la dignité humaine en Afrique inspire respect et reconnaissance.
Nous croyons qu’en soutenant la tenue d’une Conférence humanitaire inclusive à Goma, sous votre impulsion et celle de vos partenaires européens et africains, la France réaffirmerait son rôle de puissance humaniste et solidaire, capable de rassembler au-delà des divisions et des intérêts politiques.
Nous vous prions d’accorder une reille bienveillante à cet appel humanitaire lance par la Coordination nationale de la CRDH, qui agit au nom des populations sans voix et des communautés meurtries de l’Est du Congo » conclu-t-elle.
Rédaction