La Province du Nord-Kivu située à l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC) traverse des secousses d’insécurité persistants depuis bientôt 5 ans. Cette province sous état de siège, une mesure exceptionnelle décrétée par le Président de la République Félix Tshisekedi à mai 2021 dernier, n’a plus le contrôle de deux (2) de ses territoires dont le Masisi et le Rutshuru occupés par les combattants du mouvement du 23 mars appuyés par l’armée Rwandaise (M23_RDF), une situation qui crée des répercussions directes sur la ville de Goma qui effectivement fait face à une criminalité grandissante caractérisée par des braquages, des pillages, des assassinats ciblés ou non, des meurtres, tandis que de l’autre côté de la région de Beni, c’est l’interminable terrorisme des combattants des Forces Démocratiques Alliées (ADF) qui ne cessent d’imposer leur loi dans plusieurs agglomérations de la ville et territoire de Beni avec la série des massacres.
Cette situation divise l’opinion publique sur la manière de sa gestion et sa cause, d’où les autorités de l’état de siège mise à cause. Pour les uns en rapport avec la situation sécuritaire qui sévit à Goma, c’est du fait que, la ville est surmilitarisée avec la présence d’hommes en armes dans plusieurs coins dont les FARDC (Forces Armées de la République Démocratique du Congo), les wazalendos, les mercenaires instructeurs, les forces de la SADC (Communauté de développement d’Afrique australe) etc. Ce qui pousse la ville à plonger dans une situation sécuritaire précaire. Pour les autres c’est parce que l’ennemi (M23-RDF) qui veut prendre la ville serait entrain de se créer un lit en y semant une psychose sécuritaire sans précédent.
« Sont des militaires et policiers Rwandais qui ont réussi à s’infiltrer dans la ville pour tuer, braquer et piller les biens de la population afin de créer une terreur dans la ville pour préparer un lit aux M23-RDF » a dit l’un des ministres natifs du Nord-Kivu dans une interview avec la Radio Top Congo Fm de Kinshasa le week-end dernier. Une interview critiquée par plusieurs internautes, qui s’interrogent sur cette pseudo « infiltration » des éléments Rwandais sur le sol congolais pendant cette période cruciale d’agression, dont la passivité des services sécuritaire à la frontière et dans la ville ont-ils commenté.
Entre-temps à Beni, la population paupirisée, pense être abandonnée par les dirigeants qui ont déjà résolu privilégier la guerre du M23_RDF qui n’est pas trop meurtrie, au détriment de la guerre asymétrique et terroriste des ADF, où la population est jour et nuit massacrée, ses biens incendiés par les combattants terroristes de l’ADF dans plusieurs coins et recoins de Beni-ville et territoire.
Ces deux derniers mois, la ville et territoire de Beni, ces deux entités sous la menace ADF ont enregistré plusieurs morts côté civil. La partie actuellement la plus touchée reste la commune de Mulekera en ville de Beni et le secteur de Beni-Mbau en territoire de Beni.
Cependant, la population accuse la non prise en compte par les autorités sécuritaires des alertes sur les mouvements suspects des terroristes dans les périphéries de ces entités, des accusations rejetées par l’armée, et c’est directement un jeu de ping-pong entre la population et l’armée d’où une crise de confiance.
Ce mardi 16 avril 2024, les militants des mouvements citoyens et groupes de pressions ont appelé la population à observer trois (3) journées de deuil afin de procéder à l’enterrement digne d’une vingtaine de personnes sauvagement tuées par les ADF dans les quartiers périphériques de la commune Mulekera en ville de Beni. Toutes les activités ont été paralysées à cette première journée de deuil, des artères principales barricadées, sont restées quasiment désertes, la population déplore au même moment le silence des autorités de Kinshasa et de Goma chef-lieu de la province face à cette situation.
« Nous déplorons le silence des autorités, qui ne disent mot à cette situation, alors que sont des vies humaines qui périssent chaque jour » a déclaré un acteur de la société civile en commune de Mulekera.
Par ailleurs, cette population réclame la présence de ses leaders politiques pendant ce durs moments, parmi ces leaders politiques réclamés à Beni par la population, le ministre Mbusa Nyamwisi, Julien Paluku et Muhindo Nzangi, leurs noms ont été cités dans une déclaration de la société de Mulekera dans la quelle elle a fait aussi appel aux élus de Beni.
Outre l’échec visible de l’état de siège, ses animateurs sont jugés incompétents dans toutes les entités de la province du Nord-Kivu par la population. Malgré le vœux sur sa levée (levée de l’etat de siège) exprimé par la population, cette mesure exceptionnelle est maintenue par les décideurs à Kinshasa, elle a été prorogée pour la énième fois la semaine dernière pour une durée de 15 jours renouvelables par le Gouvernement congolais.
Rédaction